Novembre

Le mois de novembre n’est en général pas mon favori… Pluie, froid, nuit, fatigue, envie contrariée de dormir longtemps le matin. Il est loin le temps où Kundera me réveillait à 6h15. Désormais, c’est moi qui dois le tirer du lit, péniblement, à 7h30. Et il faut aller à l’école. L’école. Mes sentiments sont très mitigés encore pour l’instant. La façon dont sa régression sur le plan de la propreté a été abordée par la maîtresse me reste en travers de la gorge. L’état de fatigue dans lequel il est à 16h20 (seulement !) m’interroge sur le contenu / le rythme de ses journées. Mais par ailleurs, son classeur rempli d’activités diverses et la découverte de son premier bonhomme (un secret qu’il nous avait bien caché) m’ont émue, forcément. Kundera a également goûté au centre de loisirs, pour la première fois, pendant les vacances. Eh bien il n’y eut pas, là, de problèmes d’adaptation ! Il est revenu ravi tous les soirs, en appelant le centre de loisirs « la crèche ». Cqfd.

Kundera a eu 3 ans et grandit bien. Il nous fait vivre des crises mémorables, mais il est aussi drôle, poli, curieux et aimant. Je suis très fière de lui.

En ce moment, j’essaie d’explorer et de cicatriser des plaies ouvertes de ma vie avec la psy que j’ai rencontrée au moment de me tourner vers le don d’ovocytes. C’est étonnant, car je me souviens avoir dû répondre à cette question qui m’avait indignée dans les débuts de notre relation : « Pourquoi ce désir absolu d’enfant ? » La question me paraissait absurde. J’avais 33 ans. Il était pour moi normal de vouloir un enfant. Je me rends compte à présent que non, ce n’était pas nécessairement « normal », car autour de moi des femmes ont fait le choix de ne pas en avoir et s’épanouissent sans enfant. Et puis, le temps passant, nos conversations s’approfondissant, il est apparu que ce désir d’enfant, désir impérieux, envers et contre tout, s’enracinait peut-être dans l’histoire de ma vie, et répondait à des besoins tout à fait personnels. J’avance sur la voie, je l’espère, de la libération de certaines souffrances, à mesure que je comprends ce qui a pu animer certains de mes choix par le passé.

Le don d’ovocytes, parlons-en. Une chance. Un miracle qui nous a donné notre Kundera. Et en même temps, ces trois échecs de l’année en cours. La difficulté de se dire que nous avons une ou deux chances par an de pouvoir faire un enfant. La difficulté aussi des démarches administratives, médicales, organisationnelles à opérer pour que la possibilité d’une chance existe. La lassitude et la difficulté émotionnelle du parcours. Tous les deux, nous n’avons aucune envie de retourner en RT. C’est trop loin, trop lourd. Et pourtant, nous nous motivons mutuellement pour affronter ces 8 jours de voyage, avec Kundera que nous emporterons dans nos bagages, en février prochain. Nous avons changé de clinique, même s’il n’est pas sûr que l’expérience soit plus heureuse. Mais il fallait changer. Nous retrouverons l’équipe (secrétaire + médecin) avec laquelle nous avons obtenu notre Kundera. Que la chance soit avec nous…

 

 

4 Comments

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  1. Je vous le souhaite vraiment très fort 🍀

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  2. Bonne chance pour ce nouvel espoir !
    Bises,
    Lily.

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  3. Pleins de pensées et en attendant février profites bien de ton Loulou ! Bisous

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