Pouvoir enfin tourner la page ?

Notre dernier voyage en République tchèque nous a enfin apporté le bonheur tant espéré : après 5 voyages (TEV 1 de FIV DO 1, TEV 2 de FIV DO 1, FIV DO 2, FIV DO 3, TEV 1 de FIV DO 3), c’est enfin +++. 5 voyages et 6 embryons transférés plus tard donc.

Les débuts de cette grossesse n’ont pas été faciles. A l’étranger pendant 2 semaines après notre séjour en RT, pas de possibilité pour moi de faire des tests sanguins pour vérifier l’évolution des BHCG. J’ai dû me contenter de deux tests Clear Blue avec datation à 1 semaine d’intervalle (enceinte 1-2 à DPO 13, puis enceinte 2-3 une semaine plus tard). Puis, de retour en France,  je me suis précipitée pour faire une prise de sang dont j’ai ouvert les résultats les mains tremblantes : un taux parfait par rapport à la date de conception s’est affiché à notre plus grand soulagement ! Une soirée passée sur un nuage, on s’autorise vraiment à y croire quand… le lendemain matin, des saignements en allant aux toilettes. Qui s’accroissent pendant la matinée. Qui s’accompagnent de maux de ventre. Je décide de me rendre aux urgences. Je reprends un chemin bien connu et absolument déprimant (c’est dans cet hôpital que j’ai subi un curetage suite à une FC il y a plusieurs années, avant Kundera, alors que je n’étais pas encore en PMA). En attendant que le médecin me reçoive, je vais aux toilettes et perds des caillots de sang. J’ai mal au ventre. L’enfer. Pour moi, tout est fini. A l’écho, on ne voit pas de décollement. On voit en revanche une vésicule vitelline et un embryon. Mon col est bien fermé. Je me résigne cependant à perdre cet embryon dans la soirée ou le lendemain.

Pourtant, miracle, les saignements, au lieu de s’amplifier, se mettent à diminuer. L’épisode des caillots n’aura duré que quelques heures. Le lendemain à midi, les saignements cessent tout à fait. Le surlendemain, chez le gynécologue, on voit toujours un embryon avec cette fois-ci un coeur qui bat ! On se remet à espérer !

2 semaines et demie plus tard, je me rends de nouveau chez le gynécologue, et mon embryon est toujours là, il a grossi, et son coeur bat. On se met à parler grossesse, précautions, date d’accouchement, rendez-vous prise de sang, rendez-vous échographies… C’est irréel. Je ressors de cet entretien sur un petit nuage.

J’écris ce billet avec l’espoir au coeur. Allons-nous pouvoir enfin tourner la page de la PMA ? Pour toujours ?

Cette grossesse, à part cet affreux épisode traumatique de sang rouge et de caillots, est pour l’instant tout à fait normale : je suis fatiguée, nauséeuse, mais sinon tout va bien et j’ai enfin de rêver et d’y croire.